Lorsque des choses nous encombrent, sont défectueuses, négatives ou gênantes, voire parfois même nous pourrissent la vie, il faut savoir les bazarder.
Si les AESH, soutenus par le SNALC, devaient se débarrasser de ce qui ne fonctionne pas ou plus, il y aurait indéniablement et prioritairement les PIAL et leur grille indiciaire. Les PIAL apparaissent à la rentrée 2018, à titre expérimental, puis seront généralisés à la rentrée 2021, date de mise en œuvre de la nouvelle grille indiciaire des AESH, mais les deux dispositifs ne brilleront que par leur obsolescence prématurée !
En effet, le PIAL*, « outil de gestion des ressources humaines » par définition, a permis à E. MACRON d’inscrire l’école inclusive parmi les priorités de son premier quinquennat en sacrifiant 125 000 AESH. Ces derniers ont été la variable d’ajustement de l’inclusion, grâce à la mutualisation, devenue la norme, afin qu’aucun élève en situation de handicap ne reste sans AESH. Même si ce n’est qu’une ou deux heures d’accompagnement dans la semaine…
De plus, entre changement d’élèves en situation de handicap (parfois plusieurs fois par jour), changement d’emploi du temps (parfois plusieurs fois dans le mois), changement de lieu d’exercice (parfois plusieurs fois dans l’année), et le plus souvent sans délai minimum de prévenance, les AESH sont devenus des champions de la flexibilité, de l’adaptabilité et de la réactivité.
Le PIAL, c’est aussi un mille-feuille administratif composé de multiples interlocuteurs plus ou moins officiels avec différents degrés d’autorité (réglementaire ou non sur l’AESH) entraînant des difficultés à se positionner et à savoir à qui s’adresser en cas de besoin, compliquant in fine le dialogue des AESH avec l’institution.
Par ailleurs, le fonctionnement du PIAL est très souvent déshumanisé à tel point que l’on ne trouve plus de coordonnateurs PIAL, d’autant plus que la rémunération proposée pour assurer cette fonction est indigente.…
Ainsi, les conditions de travail se sont considérablement dégradées, conduisant beaucoup d’AESH à affirmer que leur fonction n’a plus de sens et que leur quotidien est devenu un enfer.
Enfin, l’absence de bilan de la part du ministère sur les PIAL, alors que le SNALC a réitéré sa demande d’une évaluation à maintes reprises, en dit long sur l’efficacité de ces structures en termes d’inclusion des élèves en situation de handicap et de gestion des personnels.
Côté revalorisation salariale, les AESH n’ont pas été mieux lotis. La nouvelle grille indiciaire entrée en application le 1er septembre 2021 ne cesse d’être attaquée par les augmentations successives du SMIC entraînant des hausses récurrentes de l’indice plancher, et de facto la disparition de l’écart indiciaire entre les premiers échelons.
Ainsi, au 1er septembre 2022, l’écart entre les AESH en CDD et les AESH en CDI n’est plus que de 3 points d’indice majoré, soit une différence de rémunération brute de seulement 14,55€, pour un temps complet (très rare chez les AESH), et en tenant compte du dégel du point d’indice au 1er juillet.
Pour le SNALC, l’indice minimum de la grille est nettement trop bas, d’autant plus dans un contexte très inflationniste, condamnant la quasi-totalité des AESH à un salaire correspondant au SMIC, ou plus exactement à 52 ou 62% d’un SMIC en raison des temps incomplets (ou temps partiels imposés).
Pour le SNALC, l’écart de points d’indice majoré entre chaque échelon doit être maintenu lorsqu’il y a hausse de l’indice majoré plancher, ce qui suppose une augmentation de tous les indices majorés de la grille dès que l’indice majoré minimum augmente, afin de ne pas pénaliser les AESH les plus expérimentés.
Le SNALC défend également une accélération du rythme d’avancement pour les premiers niveaux de cette grille, ainsi qu’une revalorisation de l’indemnité de fonctions particulières allouée aux AESH référents.
Pour conclure, le SNALC demande donc urgemment l’abandon des PIAL et une refonte de la grille indiciaire, car les AESH sont épuisés et paupérisés, ainsi qu’un vrai statut, soit un statut de fonctionnaire de catégorie B.
Pour le SNALC, la rentrée 2022 doit être la dernière rentrée où le fonctionnement de l’inclusion relève plus d’une école de la souffrance que d’une école de la confiance, notamment pour les AESH, piliers de l’école inclusive.
*Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé